Le jour où la combi cracra d’Arnaud craqua à la Baume des Anges

Ce samedi 4 décembre le MASC proposait non pas un mais deux ateliers à la Baume des Anges : Jean- Luc encadrait de la découverte sur un parcours et Le Grand Alex animait une formation corde pour Arnaud, Sébastien et moi.

Rendez-vous était donné à 10h au pont du Robinet. Une journée qui commençait déjà bien puisque à peine montée dans ma voiture je reçois un message d’Alex qui me dit : « No stress, je suis en retard. » Trop cool car moi aussi, ayant un peu fait la fête hier soir (mais pas trop), je suis un peu en retard (mais pas trop).

Pour une fois c’est toute seule que je fais la route d’Avignon à Donzère car mes gentils camarades de Vaucluse ne m’accompagnent pas. Grand est mon désespoir, bien sûr, mais je me dis qu’un jour, on se retrouvera.

Où il est question de chocolat (pour t’aider à trouver la voie)

J’arrive sur le coup de 10h20, les autres sont déjà là. Un accueil sympa avec des sourires. Mention spéciale à Jean-Luc qui a gentiment apporté des pains au chocolat pour tout le monde. C’est pas adorable ça ? (Cœur avec les mains – fallait bien que j’en place au moins un).

On s’équipe dans le froid. Brrr il fait vraiment froid et humide en plus. Il paraît qu’avant on pouvait se garer plus près de l’entrée de la Baume des Anges mais maintenant il nous faut laisser les voitures en bas du pont et marcher avec notre harnachement jusqu’au pied de la petite montée qui mène à l’entrée de la grotte.

Eh oui, ce fut ma première surprise lors de ma première fois (fond sonore : Jeanne Mas, « Toute première fois, toutoute première fois »), justement sur ce site, il y a quelques semaines : la spéléo, parfois, ça commence en haut. Un peu comme les Shaddocks qui t’expliquent qu’avec un escalier prévu pour la montée, tu finis parfois par te retrouver plus bas qu’avec un escalier prévu pour la descente. Tu suis ?

Où il est question de cow-boys en armure

Aujourd’hui donc, c’est formation corde. Super ! J’ai hâte d’être autonome et équipée comme il se doit. Là je vais utiliser un baudrier du club. Chance, que dis-je, privilège : je vais le garder tout le temps de la sortie (on devrait plutôt dire de l’entrée, non ?) alors qu’Arnaud et Seb vont devoir se passer un baudrier au moyen de l ascenseur humain nommé (Le Grand) Alex.

En spéléo parfois on rampe dans des étroitures (comme à l’aven Baumas), parfois on marche un peu comme on fait sur la terre, en mettant un pied devant l’autre (sans penser à demain – fond sonore) quand les galeries sont larges comme à Saint Marcel et parfois aussi il y a des puits ou des passages raides que nous traversons avec des cordes sur lesquelles nous nous attachons avec tout un arsenal de pitons, sangles et pièces métalliques diverses (fond sonore : S&M de Rihanna).

C’est pour ça que la tenue de base du bon petit spéléo (et du Grand Alex) comprend une combinaison (chouette, cette fois j’ai pu bénéficier d’une combinaison de prêt du club, c’est quand même plus pratique que la combi moto pluie taille XL qui m’en tient lieu pour le moment) en plus du baudrier (pour connaître la différence entre un harnais et un baudrier, demandez à un ancien du club, il vous dira que c’est presque pareil mais que c’est pas la même chose).

Le grand Alex

Une fois que tu es équipé, tu marches un peu comme un cow-boy qui ferait un bruit de chevalier du Moyen-Âge. Aujourd’hui ça m’a fait penser au conte philosophique (ou presque) intitulé « Le Chevalier à l’armure rouillée). Cling bling blong (fond sonore). Shebaw paw blob wiiiiiz (fond sonore). Mais je m’égare.

Où l’on parle d’une chaîne (qui n’est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons – vive l’esprit d’équipe !)

Je ne sais plus si on a commencé par descendre ou par monter. Je crois qu’on a commencé par utiliser la pièce qu’on appelle la poignée pour s’aider à se hisser sur un raidillon.

Ensuite on a attaché les longes sur une corde pour se sécuriser et on se tenait à une chaîne qui servait de main courante (note perso : trouver des gants plus épais) pour marcher (genre) le long d’une paroi dans un passage qui offrait fort peu de prise pour les pieds.

Chain Chain Chain

Où l’on parle de pieds (et c’est le pied)

Je crois que jusqu’ici, à presque chacune de mes sorties spéléo, j’ai testé une autre paire de chaussures. Mon problème majeur, c’est que ça glisse ! Aujourd’hui, j’ai décidé d’essayer tout simplement mes bottes de pluie. Et ben c’est plutôt pas mal ! C’est la première fois que je me sens aussi confortable au niveau des pieds, j’avais peur que ça glisse beaucoup plus car mes bottes n’ont pas de crampons mais en fait ça fait le job ! Cool.

Où l’on se retrouve au fond du trou (mais pas au bout de sa vie)

Le clou de l’animation aujourd’hui, c’était un puits qui devait faire un peu plus de 20 m de haut. Pour moi c’est la deuxième fois que je pratique sur corde. Je suis toute contente de pouvoir expérimenter ce que j’ai découvert pour la première fois il y a une quinzaine de jours à l’aven double.

Le Grand Alex nous rappelle l’utilisation du descendeur, comment placer la corde en forme de S, frein, demi-clé, clé, sécurisation avec les longes, fesses dans le vide, et hop, on y va. C’est Arnaud qui descend en premier. Je descends en deuxième. Pas de problème particulier, c’est cool. J’aime bien cette sensation, j’aime surtout la sensation de l’absence de peur et de vertige.

C’est comme pour la claustrophobie, quand tu dis que tu fais de la spéléo, souvent la réaction c’est oulala moi enfermé dans un trou je ne pourrai pas, je suis claustrophobe. Perso je déteste les ascenseurs et les pièces sans fenêtre, j’adore le ciel, les hauteurs et le grand air, mais curieusement je ne ressens aucune claustrophobie sous la terre, au contraire, je me sens super bien, ça m’apaise, ça m’ancre (moi qui ai parfois du mal à tenir sur mes pieds ! Hihihi).

Instant culture : savez-vous qu’en latin, le même mot (altum) désigne les hauteurs et les profondeurs ? N’est-ce pas bizarre autant qu’étrange, comme dirait Le Grand Alex ? Moi je trouve que ça a du sens.

Sébastien descend, Alex nous rejoint et nous voilà tous en bas dans le puits.

Où l’on se croirait dans un décor de Noël (OK, j’exagère un peu, mais pas trop)

On traverse la grotte pleine de jolis concrétions nappées de sucre glace pour rejoindre notre salle à manger du jour. C’est pas particulièrement confortable mais on se trouve un endroit pas trop humide pour poser nos fesses et on sort nos casse-croûte.

mites….

On parle de tout et de rien, certains parlent plutôt de rien, d’autres plutôt de tout. Ho ho ho. Un petit tour dans les salles attenantes pour admirer les concrétions scintillantes et on remballe. Jean-Luc était censé nous rejoindre pour déjeuner mais de Jean-Luc point ne vîmes. On apprendra par la suite qu’ils ont traîné un peu plus que prévu, lui et Bertrand, et qu’ils sont arrivés un peu tard. On les retrouvera en haut du puits après notre ascension qui fut plus ou moins épique (pour certains plutôt moins, pour d’autres plutôt plus – Ho ho ho).

Ce qui arrive à la Baume des Anges reste à la Baume des Anges

C’est moi qui monte en premier, Le Grand Alex m’accompagne. Grâce à nous, petits scarabées de la spéléo, Alex fait plein de muscu. En effet il monte et il descend pour passer le baudrier de l’un à l’autre, pour conseiller l’un, pour débloquer l’autre, avec agilité et surtout avec une grande bienveillance qui contribue à créer un sentiment de sécurité.

On check et double check le matériel, ça n’empêche pas que parfois on a des petites surprises. J’en ai eu une pour ma part mais heureusement comme on a toujours nos deux points d’accroche en montée (une règle de base) tout est sous contrôle – enfin, saufLe Grand Alex, qui a sous-entendu que j’étais lourde, ce qui n’est pas gentil gentil.

Au bout du tunnel vertical il y a la lumière (Jean-Luc dans le rôle de la lumière)

Lorsque j’arrive en haut, avec la grâce des hippopotames de « Fantasia » (fond sonore : « Dance of the hours » d’Amilcare Ponchielli), Jean-Luc est là, éblouissant derrière sa frontale tel un soleil souterrain. Il est avec Bertrand. Ils pensaient descendre dans le puits mais Sébastien a commencé son ascension. Alors Jean-Luc raccompagne Bertrand vers la sortie et revient nous apporter le baudrier de Bertrand pour que chacun de nous ait un baudrier pour le reste de l’aventure.

Je suis lumière

Après le départ de Jean-Luc, le temps de la montée de Sébastien m’offre l’occasion de passer un moment dans le noir complet et un relatif silence, relativement confortablement calée entre plusieurs stalagmites. J’adore ces moments rares et précieux dans le noir, le vrai noir. Celui qu’on ne peut pas rencontrer à la surface. Là je n’aurai pas beaucoup de moments de vrai noir parce que par moment la lumière des lampes de mes gentils camarades en train de monter transperce les ténèbres. Mes camarades sont tous des êtres de lumière – au moins sous la grotte, ce qui serait presque une oxymore car cela n’est pas sans évoquer (instant culture) ce joli vers de Corneille dans « Le Cid » : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ». En cet instant pour moi c’est plutôt une ombre lumineuse qui monte du fond du puits et qui crée de doux reflets sur la roche autour de moi.

Je sors mon portable puisque Charlotte, notre reporter photo attitrée, n’est pas là et je fais des essais de photo avec et sans flash. Je garderai ensuite mon téléphone dans la poche de ma combi et j’essaierai de prendre mes camarades en photo pendant leurs exploits car même si les photos ne sont pas terribles, ça nous fait des souvenirs et c’est toujours sympa

Et puis en sortant de la grotte, on fait la traditionnelle photo de groupe avec le drapeau du MASC. Yeah.

Au fait, pourquoi ce titre en carton ?

À un moment Arnaud est allé explorer ce qu’il y avait de l’autre côté d’un tunnel court mais très étroit. De l’autre côté, il a dit qu’il voyait un puits mais qu’il ne se rendait pas compte de la profondeur. En ressortant par le même boyau, il a eu un peu plus de difficulté qu’à l’aller (c’était joli de le voir négocier avec la paroi, c’était un peu un concours d’étroititude) et c’est là que sa combinaison a craqué (mais pas trop). Finalement, le puits qu’il voyait de l’autre côté, c’est celui qui serait notre terrain de jeu et en fait il était accessible facilement de l’autre côté. Ho ho ho.

Dehors…

Conclusion : Tout ça pour ça ! Ou, comme dirait Shakespeare (instant culture) : « Much ado about nothing ».

  • Baumes des Anges
  • Reseau des Montiliens
  • Présents :
    • Alex
    • Rita
    • Sebastien
    • Jean Luc
    • Arnaud
  • TPST : 04h00

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