COMPTE RENDU DE L’EXPEDITION SUR LES GLACIERS SUISSES DU 25 OCTOBRE AU 1er NOVEMBRE

🌎 Petit compte rendu de l’expédition sur les glaciers suisses à laquelle ont participé 2 membres du club M.A.S.C : Hervé GHERARDI. et Serge AVIOTTE.

Cette expédition Spélé’Ice s’est déroulée du 25 octobre au 1er novembre 2021, étant inscrite, dans un programme d’études de plusieurs glaciers du canton du Valais, entrepris par nos amis italiens Alesio ROMEO et Francesco SAURO, tous deux spéléologues, scientifiques photographes.

Pendant une semaine, nous avons dû faire des marches d’approche de 4 à 5 heures, relativement pénibles, sur des moraines latérales pour atteindre les glaciers.

Nous accompagnons, Yann SIVRY : professeur associé à l’institut physique du globe de Paris et Sophie COURAL, étudiante.

Notre approche du glacier Zinal, nous a permis d’atteindre une grotte glaciaire de belles dimensions, malgré la beauté et l’engouement de l’exploration, elle présente un réel danger.

En effet la glace sous pression provoque la chute d’écailles de glace non prévisibles. Néanmoins nous réalisons des échantillons de parois et d’eau issue du torrent sous-glaciaire, dont on peut observer la forte empreinte sur la roche primaire. Au-dessus, après un passage délicat, avec piolet et crampons, du front du glacier nous marchons sur son dos, recouvert de blocs morainiques, ce qui n’est pas une bonne nouvelle, car ce phénomène accélère le processus de fonte déjà bien engagé. Nous atteindrons le plateau supérieur, sans découvrir de moulins, sur une zone peu propice à la formation de bédières. Retour au camp de nuit !!!

Le 27, conférence conjointement avec le professeur Yann SIVRY et une interview à la télé Suisse au village de Zinal.

Le 28, départ pour le glacier de Moiry : ce second glacier présente la même marche d’approche avec un passage sur le fil de la moraine un peu exposé, sans grande difficultés, si tu poses tes pieds au bon endroit.

Un petit incident provoqua un retard dans l’expédition. L’abandon d’un membre supposé guide prétextant un manque de sécurité (un comble) bref !!!

Parlons plutôt de ce qui nous intéresse une fois sur le glacier mieux conservé à l’altitude de 2680m. Cette zone dite en plateau, favorise la création de bédières donc de moulins situés entre deux ruptures de pente.

Un petit moulin fut exploré à -20m avec une très belle galerie en méandre, pour aboutir dans une petite salle festonnée de concrétions de glace bleue.

Rien à voir avec les dimensions colossales du Groenland ou de Patagonie. Néanmoins ils présentent tous un intérêt scientifique sur l’évolution cryo-karstique.

Les prélèvements effectués à différentes profondeurs permettront de déterminer les signatures chimiques de particules ultrafines dans les dépôts atmosphériques, d’en déterminer l’évolution de leurs sources naturelles et humaines. Leurs processus de transport et donc : l’impact sur l’environnement.

Le réchauffement climatique entraine une réduction des zones englacées dans nos régions de montagnes. L’albédo de la glace et de la neige, autrement dit qui renvoie l’énergie solaire implique ce processus.

Ces expéditions scientifiques ne peuvent se réaliser sans l’appui des spéléologues glacionautes.

Descendre dans les moulins nécessite une parfaite connaissance de ce milieu en constante évolution, un profond respect, une humilité d’un monde que l’on ne conquiert pas, mais que l’on découvre à la pointe de ses crampons, en tenant compte parfois du vent violent et du froid, régnant en maître.

En résumé : nous avons atteint nos objectifs : l’exploration des moulins, la mission scientifique et les images du prochain film.

Serge

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