Participants : Emilie Bertrand, Bertrand Valentin
Acte I : 20 novembre 2021
En cherchant une idée de balade autour de Dieulefit, je tombe sur un topo du tour du rocher des Aures à la Roche-Saint-Secret, dans lequel l’auteur mentionne la présence de grottes en face Nord du rocher, l’une au 3/4 de la montée, l’autre au sommet du pierrier. Tiens, tiens, intéressant, et avec la remontée d’une cheminée équipée de cordes fixes en face sud permettant d’accéder au sommet, cela fera une rando variée. Je propose à un ami cette balade, il est partant, je prends ma frontale et mon casque. La face Nord du rocher des Aures est assez impressionnante, un peu austère à cette période (je ne connaissais que la face sud où se trouvent des voies d’escalade). Le pierrier qui longe la paroi un peu casse-pattes quand on regarde en même temps la paroi pour ne pas louper ces fameuses grottes. La première est facile à trouver, une inscription « grotte » se trouve à l’entrée. L’ouverture est assez grande, un petit conduit part au ras-du-sol, tandis que sur la gauche une paroi assez verticale de deux-trois mètres a l’air de mener vers un plus grand conduit en hauteur. Je commence par visiter le premier conduit, assez bas de plafond et qui se termine assez rapidement. Je propose à mon ami d’aller le voir également mais en fait il n’est pas adepte des explorations souterraines… L’accès au deuxième conduit n’a pas l’air très aisé, l’escalade de la paroi est un peu glissante, mais finalement ça passe (on verra bien plus tard pour la redescente…). Le conduit commence par monter, on tient debout, puis le plafond s’abaisse, il faut ramper. Je m’attendais à une toute petite grotte, finalement c’est déjà un peu long, quand on est seule, qu’on ne sait pas ce qu’il y a après et que quelqu’un attend dehors sans savoir ce qu’il se passe. Je continue, la pente change et ça a l’air de descendre. Ca glisse un peu, je ne sais pas si la pente ne va pas s’accentuer, ma frontale n’est pas bien puissante, il y a deux spits, je ne m’aventure pas plus loin et redescends. La désescalade de la paroi d’accès passe finalement plutôt bien. Il me tarde maintenant de découvrir la seconde grotte mentionnée dans le topo : « Montez jusqu’au sommet du pierrier et escalader le pic rocheux (facile). Une grotte y est également accessible assez facilement ». Finalement, on a beau chercher, pas de trace de grotte, mystère…
Acte II : 11 décembre 2021
Bertrand était venu à Dieulefit pour quelques jours avec les affaires de spéléo puisque des sorties MASC étaient envisagées le week-end. Finalement, les sorties MASC sont annulées, on décide donc de retourner au rocher des Aures pour lui montrer la grotte et peut-être aller un peu plus loin. Cette fois, on a des combis et des frontales plus puissantes et une corde de… 10 mètres. Il fait assez froid ce jour avec un vent fort, ça change d’ambiance. On arrive à la grotte au 3/4 de la montée, on est bien contents de se mettre à l’abri du vent, on croise deux chauve-souris pas très loin après l’entrée, on arrive rapidement à l’endroit où je m’étais arrêtée. On pose la corde grâce aux deux spits et on descend le petit toboggan qui finalement est débonnaire et serait passé sans corde. On arrive à un intersection, un conduit part à droite, un en face avec une grosse pierre ronde à l’entrée et sur la gauche, trois petites ouvertures dont une à ras du sol donnent sur une espèce de puits. On ne voit pas très bien, mais le puits a l’air large, on n’arrive pas à voir la profondeur. L’ouverture au ras-du-sol est assez large pour passer, mais sans corde plus grande ni baudrier pas moyen d’aller plus loin. Le conduit de droite arrive assez vite à un cul de sac. On continue dans le conduit d’en face et on débouche sur une salle plus importante. Un conduit part perpendiculairement à gauche, l’un à droite et en face un grand puits nous nargue, avec une plaquette brillante sur une des parois… Le conduit horizontal de gauche est vite exploré, encore une impasse. Pour accéder à celui de droite, il faut traverser au bord du grand puits, on retourne chercher le brin de 10 mètres pour se (me) rassurer. Le conduit se terminera lui aussi assez rapidement… Quant au grand puits, on ne distingue pas le fond… Pas mal d’inscriptions dans cette salle, on déchiffre « Aubenas ». On ne peut pas continuer plus loin aujourd’hui sans corde, il va falloir revenir… Et il reste à chercher la seconde grotte mentionnée dans le topo… Mais on a beau chercher, faire un peu d’escalade, rien, rien, rien… Le soir, Bertrand appelle Jean-Jacques pour en savoir plus sur cette grotte. JJ l’a effectivement parcouru il y a quelques (dizaines d’) années, il a une vieille topo (de 1969…), il se souvient de puits parallèles qui se rejoignent. Il nous propose de nous envoyer la topo papier par la poste. Il a souvenir également d’une grotte en face sud. Mais pas de grotte plus haut en face Nord. On reste sur notre faim, il nous faut des cordes pour y retourner… Qu’à cela ne tienne, il n’est que samedi, je ne travaille pas avant mercredi matin, et si on allait chez Bertrand en Chartreuse chercher des cordes ? Et accessoirement profiter à ski de rando de toute la neige tombée et du soleil annoncé…
Acte III : 15 décembre 2021
De retour dans la Drôme, nous voilà à nouveau partis pour cette fameuse grotte, cette fois avec un équipement plus complet, des baudriers, une corde de 10 mètres, une de 30 mètres, mais toujours pas de topo. On arrive un peu tardivement à l’entrée de la grotte, vers 15h, travail le matin oblige. On va directement à la salle du grand puits, on amarre la corde de 30 mètres grâce aux spits existants, et on commence la descente. Le puits n’est pas super simple à équiper, mon initiation à l’équipement sera pour une prochaine fois. Il y a effectivement deux puits parallèles, puis plus au fond de la salle peut-être un troisième. On descend une quinzaine de mètres et on arrive au fond. Il ya des traces de désob, une barre à mine, une inscription « GSE » ou « GSB », un conduit qui part horizontalement et un autre plus verticalement. Le conduit horizontal est également l’arrivée d’au moins deux autres puits. Je m’enquille dans le conduit plus vertical, il est étroit, j’ai un peu peur de rester coincée dedans alors je ressors, de toute façon il n’a pas l’air d’aller bien loin. On remonte le grand puits. Il nous reste un endroit à explorer, l’ouverture étroite au ras du sol plus près de l’entrée. Une contorsion à plat ventre plus tard, je débouche 2 mètres plus bas dans une petite salle. Il y a autre puits vertical, très étroit, je ne pense pas que quelqu’un puisse passer par là, et puis il doit rejoindre le fond du grand puits précédemment exploré. On ressort de la grotte, la nuit est tombée, belle ambiance. Le retour se fait à la frontale.
Acte IV : 17 décembre 2021
La topo envoyée par JJ est arrivée au courrier. On découvre le nom de la grotte (Aeria), et le tracé jusqu’à la salle du grand puits (en passant par la salle du toboggan, la salle de la pierre, toutes bien nommées !). Et également qu’il y a une suite, le troisième puits deviné dans la salle du grand puits ne rejoignant pas le fond du premier mais continuant plus loin. Montée d’excitation pour moi ! Malheureusement il faudra attendre le début d’année prochaine pour avoir un prochain créneau. Et puis, JJ nous renvoie un mail en nous donnant le nom de la grotte en face Sud, la grotte « Chevalier », qu’il restera à revoir. Il mentionne également d’autres cavités à la montagne de la Lance non revues par lui… A suivre donc pour les prochains actes !
CR : Bertrand Valentin