Ayant proposé cette sortie en septembre, sans succès, je suis heureux de retrouver en décembre,
malgré une météo peu engageante, 4 compagnons d’explo sur le parking de Bourg St Andéol . Le
trajet jusqu’à la grotte du Barry, aux abords de St Privat de Champclos, s’effectuera sans hésitation
grâce à mes précédentes incursions dans le coin et une éclaircie bienvenue nous permettra de ne pas
entrer dans la cavité en mode serpillère.
Après quelques passages resserrés , puis un cheminement agréable dans un grand couloir déjà bien concrétionné, nous entamons la descente conduisant à la salle Mazauric. Lors d’une reconnaissance antérieure, muni d’une simple frontale, j’avais placé une corde, redoutant les glissades dans un passage à flanc de paroi qui m’avait paru exposé. Mais aujourd’hui, grâce à la lampe surpuissante d’Alex, la manœuvre nous semble superflue, tant il est vrai qu’un éclairage défaillant accroît le sentiment d’insécurité…puisse cette sage maxime freiner les jusqu’auboutistes de la sobriété énergétique en ville! Mais là je m’égare! Une fois en bas, nous explorons dans ses moindres recoins une vaste salle magnifiquement ornée et dominée par une majestueuse colonne, avant de nous offrir une vue d’ensemble imprenable depuis le balcon naturel que nous offre un plancher stalagmitique surélevé.
De retour dans la zone des puits, un casse-croûte s’impose car il est midi. « Ploum ploum, ce sera toi qui équipera ! » Nous sommes 4 à avoir les compétences requises : Alex, Leïla, Charlotte et moi-même. C’est Charlotte qui s’y colle, tandis qu’Eric qui manque d’expérience (ça viendra) se contentera de suivre les opérations depuis la margelle du puits. Le descriptif dont nous disposons ne nous paraît d’emblée pas très clair. Il faut dire que l’ouvrage« Les cavités majeures de Méjannes le Clap » date de 40ans et qu’à l’époque la jonction entre la grotte du Barry et celle de l’Orage n’avait pas été effectuée. Désormais, il y a un équipement servant visiblement pour les rappels. Charlotte, bénéficiant des conseils éclairés si j’ose dire d’Alex, équipe un tronçon de main courante et après 2 ou 3 relais se retrouve en bas du puits d’une trentaine de mètres. Nous la rejoignons l’un après l’autre, nous imprégnant au passage de la beauté des lieux. Là un bonus nous attend ; chouette il reste un ressaut de 4m à descendre ! En fait, les 4 m en question constituent un redoutable malus et le frottement du descendeur sur la roche polie de ce passage bien surplombant est de mauvais augure. Parvenu le dernier en bas et m’attachant comme d’hab à effectuer une reconnaissance complète du site, je constate de la part de mes camarades un certain manque d’ardeur à me suivre. Pourtant, le coin est enchanteur ; les gours, généreusement remplis par d’abondantes précipitations, les parois tapissées d’un concrétionnement particulier du type « moutons alignés », les fissures garnies d’excentriques, tout ceci fournit un cadre féérique. Et puis il y a la perspective de trouver le passage vers la grotte de l’Orage !
C’est en remontant un plan incliné un peu étroit…et en soufflant comme un bœuf pour y parvenir…que j’ai la clé du mystère. Yadugaz ! Et Pacunpeu…Et maintenant, il faut remonter ce satané ressaut ! Alex, premier en haut, mais non sans peine, nous aidera efficacement à tour de rôle dans cet exercice de gymnastique rendu délicat par la difficulté à respirer. Lorsque je triomphe à mon tour de l’obstacle, Charlotte, prise d’un accès de migraine, a déjà entamé la remontée du puits. Je déséquiperai, tranquillement car l’essoufflement devient de moins en moins perceptible en prenant de la hauteur, chassant peu à peu les images diffuses de spéléos munis de masques à oxygène qui peuplent mon esprit. Parvenu à la margelle du puits, mes camarades sont en pleine conversation avec trois « spéléos du dimanche » bien réels ceux-là, venus faire une incursion dans la partie horizontale de la grotte.
Le temps de méditer sur l’accès aux réseaux qui prolongent la vire (et qui pourront faire l’objet d’une sortie ultérieure… ) nous voici à l’air libre, où nous retrouvons… la pluie…et Charlotte, qui récupère doucement après avoir restitué consciencieusement son repas de midi. Pour conclure, la grotte du Barry s’avère être une cavité attachante, calibrée pour l’initiation. Quant à l’excès de CO2, je le relie personnellement à la hausse générale de sa concentration dans l’atmosphère, mais je manque de référence scientifique sur le sujet. Pour l’instant, on a fait avec, nous contentant d’espérer que les spéléologues du futur n’auront pas trop à pâtir du problème. Et pour ce qui est du dernier ressaut, il serait peut-être utile d’y déployer, comme au bon vieux temps, un rouleau d’échelle…
Compte rendu : Michel Coste Participants : Leïla, Alex, Charlotte, Eric