Le jour où je me suis prise pour un marteau à l’Aven du marteau


formation cds26 jour 2
Quelques difficultés à l’allumage


Dur dur le réveil ce samedi matin Où Jojo soit passer me chercher à 7h30 pour rejoindre notre
groupe de formation à l’Aven du Marteau, du côté de vallon-pont-d’arc.

Ça grimpe


Après une marche d’approche de 30 minutes en pente raide bien caillouteuse, chargés par la
matériek parce que c’est plus facile de se changer à l’entrée de la grotte, nous arrivons à l’entrée de
l’Aven. On se change tout en méditant quelque peu perplexe sur l’étroiture étroite qui sert d’entrée à
ce puits (et on n’a pas notre gabarit humain préféré, Huhuhu).


Ça descend, c’est étroit, c’est tordu – mais ça passe


Parmi les difficultés qu’on peut rencontrer parfois en spéléo il y a notamment la descente des puits
au descendeur en contrôlant sa descente et celle de se glisser dans des passages étroits. A l’entrée
de l’Aven du Marteau tu as directement les deux : tu descends au descendeur mais tu dois te
contorsionner pour passer dans un passage étroit qui est tout sauf droit.


On commence par descendre dans un puits très étroit et pas droit du tout. Il faut se contorsionner et
négocier avec l’épaisseur de son corps, les différents morceaux qui le constituent et la ferraille du
baudard pour pouvoir se faufiler sans rester coincé. J’ai eu la bonne idée de laisser pendre une de
mes longes qui aura l’espièglerie de se mousquetonner en toute autonomie autour d’une stalagmite
avant un passage particulièrement étroit dans lequel donc je resterai bloquée. Mon premier


mouvement de panique serait de couper la longe mais Patrice m’a dit que non non tu débloques le
mousqueton et donc j’ai dû trouver des moyens de me contorsionner pour pouvoir me hisser sur ce
toboggan glissant sans lâcher la corde du descendeur, suffisamment pour aller décrocher le
mousqueton fautif. Par la suite je retiendrai donc qu’il vaut mieux la plupart du temps raccrocher ses
longes plutôt que de les laisser pendre.


Après quelques fractios, le premier puits nous amène à une grande salle où nous verrons de jolies
concrétions, principalement de belles draperies et un disque qui se trouve curieusement sur un plan
oblique. C’est toujours magique de se retrouver sous terre dans ces paysages minéraux inaccessibles
autrement qu’avec ces efforts de faufilement.


Une histoire à dormir de boue (je sais, c’est nul sourire niais)


Pensée philosophique du jour : C’est aussi pour moi un moyen de nettoyer mon esprit cependant que
mon corps se couvre de boue. Cela me rappelle un koan zen qui dit : « Quand il fut illuminé, il put
marcher dans la boue sans en être affecté. Il avait compris que la boue n’était que de la boue. »
Dans cette perspective métaphorique, pour moi la dureté du sous-terre et l’argile grasse, les points
de vigilance de cet environnement a priori inhospitalier contribuent au processus de transformation
de la boue dans mon esprit. Bon ça fait un peu philosophie du dimanche mais justement on est
dimanche alors ça va, heing ?


Histoires de (ne pas finir en) nouille


On déjeune dans cette grande salle puis Paco part équiper la suite pendant que Patrice nous montre
des techniques de conversion. Ma première conversion se passe assez facilement ou en tout cas
mieux que la semaine dernière mais il est vrai que dans cette situation je suis contre la paroi et çaaide car la difficulté pour moi c’est surtout de rester dressée assez longtemps sur ma pédale en fin de
manœuvre pour pouvoir décoiffer ma poignée. Pour pouvoir mettre en application la manip dans un
contexte un peu plus engagé, je remonte le puits jusqu’au dernier fractio, où je ne suis pas vraiment
plein vide mais quand même un peu plus loin de la paroi.


Une partie de ma difficulté provient du fait que je n’ai pas assez de force dans les bras pour lâcher
une main pour décoiffer mais à bien observer ce qu’il se passe, il faudrait surtout que je réussisse à
rester debout sur ma pédale plus longtemps, parce que pour le problème des bras, ça peut se
résoudre en entourant la corde avec mon coude. En gros il faut que je fasse du gainage sur corde. Ui
ui.


C’est dur, c’est gras, ça glisse – mais ça paaaaasse..


Lorsque Paco revient d’avoir équipé la suite, il semble lui même un peu impressionné par le fait que
la corde est neuve et a tendance à glisser beaucoup (je ferai cette descente en jouant sur la demi-
clef). De plus il y a cet endroit 2 possibilités de parcours dont une qui passe par une chose étrange et
pénétrable dite laminoir, que Patrice semble réticent à emprunter car encore récemment il a vu des
personnes pourtant expérimentées bien galérer pour le passer.
Nous ferons deux groupes : Clément et Guillaume, plus à l’aise, avec Paco par le passage le plus
engagé (Clément nous rejoindra finalement en voyant les difficultés de Guillaume pourtant tout fin et
agile…) et les moins expérimentés, à savoir Jojo, Estelle et moi, nous resterons avec Patrice et
passerons par l’autre côté.


Les mains courantes, moi j’m’en balance (et elles me le rendent bien)


Je ne dirais pas que cet autre côté soit spécialement facile. Il commence par une main courante qu’il
va falloir négocier. Les mains courantes et les vires, c’est ma hantise ! En l’occurrence je vais glisser
dès le début en accédant à la main courante ; en toute sécurité, puisque je suis longée, mais j’ai
quand même fait beau mouvement de balancier et de rotation en tombant pour aller cogner à plein
dos une grosse concrétion rocheuse, ce qui me coupera le souffle quelques instants. Mais ça va…
Patrice m’aidera à passer cette main courante en bloquant mes pieds. La main courante, ce n’est pas
tout car elles débouche, après avoir enjambé une espace de hublot aux contours accidentés (au
moins, je suis souple, c’est déjà ça ! Huhu), quasiment à l’aplomb d’un puits que nous ne descendrons
pas mais que nous devrons traverser en opposition pour rejoindre l’autre partie de la main courante.
Que du bonheur pour la spéléo en carton que je suis ! D’une manière ou d’une autre on y arrive et
commence ensuite la descente suivante.


Il est où le cucu ? Ils sont où les pieds-pieds ?


En bas de cette descente il y a une espèce de rocher ou de petite plate-forme avant le 3e puits, que
Guillaume et Paco sont en train d’équiper. Pour notre groupe, la descente s’arrêtera la car il nous
faut garder de l’énergie et du temps pour la remontée.
Celle-ci pour ma part se fera sans encombre majeure. Ma principale difficulté sera de négocier dans
les remontées étroites et pas droites, dans lesquelles il faut vraiment remonter centimètre par
centimètre en faisant attention à ne pas faire de grands gestes pour ne pas se coincer.
Avec Estelle, qui est plus débutante comme moi mais qui se débrouille pas mal du tout, in va
ensemble réussir à traverser doucement les mains courantes et le puits à enjamber, cette fois sans
incident bien qu’avec une certaine émotion… La technique de l’opposition cucu piépié est mon amie
– haha.Je retiens aussi que sur les mains courantes, quand c’est possible (et ce n’est pas toujours le cas), il
vaut mieux me mettre directement en poids dans mon baudrier comme ça au moins je n’aurai plus
peur de glisser, puisque je ne pourrais pas tomber plus bas.


A défaut d’avoir le bras long, il faut avoir des longes bien réglées


Ces journées avec Paco et Patrice sont particulièrement utiles aussi pour ajuster mon matériefo. La
dernière fois, c’est ma pédale que j’ai dû raccourcir d’un bon 25 cm Et depuis je ne perds plus mon
pantin à la remontée. Cool ! Cette fois-ci, j’ai compris que ma longe longue était beaucoup trop
longue car quand je suis suspendue à elle, il m’est techniquement impossible d’attendre Le
mousqueton ou le bloqueur qui est au-dessus.
On se change à l’entrée de la grotte et on redescend par le chemin de pierres. On commence à sentir
la fatigue.


Spélimages : des histoires de spéléo en images (je commence à manquer de titres et
j’ai faim)


Avec Jojo on reprend la route et finalement on décide de rejoindre les copains à Spélimages, à
Courthézon. On pensait juste y faire un saut mais finalement les films projetés était vraiment
passionnants et l’ambiance était sympa (même si, à mon grand dam, il n’y avait plus de cochon-
patates ni de minestrone ni rien à manger, d’ailleurs – mais heureusement y avait de la bière pour
assurer nos 5 fruits et légumes par jour, comme dirait Ludwig qui au demeurant tourne au Redbull-
bichocos – mais je m’égare) alors on est restés jusqu’au bout, malgré la fatigue et les courbatures qui
commençaient à se manifester tout à fait sérieusement.
La prochaine fois on va jouer à domicile puisqu’on devrait se retrouver à la Baume des Anges qui est
notre terrain de jeu favori au MASC.


Ne manquez pas la suite des fabuleuses aventures des spéléos en carton ! Mouarfhahahaha

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