8 mai 2022
Participants : Rita, Fanny, Geoffray dit Jojo, Olivier, Philippe, Michel. Compte rendu : Michel
Projetant depuis un certain nombre d’années d’aller explorer cet aven ardéchois assez confidentiel et découvert par Patrick Serret, un ancien du Club, je suis heureux d’avoir pu rassembler cinq spéléo(te)s pour m’accompagner dans l’aventure. Après une convergence quelque peu laborieuse car nos points de départ respectifs sont assez éloignés les uns des autres (la faute aux GPS bien sûr!), nous nous retrouvons donc en fin de matinée sur le parking de Mazet plage ; et après quelques hésitations dues à mon propre GPS (En réalité, j’ai confondu le point 359 enregistré sur mon GPS perso…et distant de quelques 6km… avec le point 358, qui lui était le bon… d’où mes doutes ; mais chuuut faut pas le dire!), nous cassons la croûte à l’entrée du trou. La dite entrée annonce la couleur : c’est étroit ! Je m’y lance plus ou moins vaillamment et tombe assez vite (expression malheureuse !) sur un trio de plaquettes étincelantes qui annoncent à n’en pas douter le départ du puits Silou. Après concertation avec Olivier, j’entreprends donc la descente… ne trouve aucun relais et perçois bientôt les gémissements de ma corde qui frotte avec plus ou moins d’harmonie contre le rocher. Me voici donc en bas, ce qui me permet de récupérer le troisième feuillet du topo qui m’a échappé lors d’une consultation à l’arrache en cours de descente (J’entends déjà dire : oh le Charlot ! M’en fiche ! Que celui qui n’a jamais fauté me lance la première pierre ; j’ai gardé mon casque!) et je constate que Sépala ou plutôt que Sététroi, alors que ça devrait être relativement large dixit le topo. Entre temps, Philippe , le roi de la dev’, a sécurisé ma remontée et se lance dans une oppo expo au sommet de la diaclase. La suite est bien là et les 3 plaquettes étaient en fait un leurre. Notre équipeur en chef parvient donc sans trop d’encombre au sommet de ce qui semble véritablement être le puits Silou. Quelques spits foireux (dont un qui aurait dû servir de relais !) et un raboutement de corde imprévu plus tard, il parvient au début du méandre. Notre équipe à nouveau rassemblée se trouve bientôt au terme de celui-ci, devant une étroiture peu engageante. Petit temps de réflexion, que nous mettons malencontreusement à profit pour mettre en route le détecteur de CO2, malgré l’absence chez l’un ou l’autre de signe d’essoufflement. Ne voilà t-il pas que l’ engin en question se met bientôt à pousser des cris stridents et à se lancer dans une diabolique course aux chiffres qui s’interrompt aux abords de la côte 3800 ppm , la pâleur de nos visages s’accentuant au diapason de l’accélération des SOS rouges qu’il nous envoie. Je me décide quand même à effectuer un aller-retour dans la bien nommée étroiture des Longs Couteaux, calibrée pour les minces et abrasive à souhait, suivi par Olivier. Nous constatons l’un et l’autre que , si la suite est plus large, les difficultés de respiration y sont manifestes et que nous risquons d’y faire exploser le détecteur (Après consultation plus approfondie de la notice, il nous apparaîtra que le seuil de 2000ppm déclenche l’alarme, mais qu’on peut visiblement pousser jusqu’à 6000 sans trop de risque…). Cela étant dit, nous voici stoppés dans notre élan et, après un tour de salle, nous prenons la décision de rebrousser chemin. Envolée la perspective de s’en mettre plein les mirettes devant les concrétions immaculées du fond. Mais nous échappons sans trop de remords au bain de boue supposé dans le boyau des PVC et aux questions existentielles lors de la remontée de cordes fixes censées être en place (depuis 20 ans?).
Je rattrappe mes bévues de l’aller en me portant volontaire pour le déséquipement, que j’effectue sans problème majeur, en me concentrant au maximum lors de l’oppo limite, cette fois descendante de surcroît, permettant de défaire la main courante. Vers 17H, après 4h d’explo, nous voici tous dehors ( nous aurions mis je pense au moins le double si nous avions persévéré!), heureux, à défaut d’avoir atteint l’ objectif initial, d’avoir gardé intactes notre entente et notre bonne humeur. Rita et Fanny ont gagné leurs galons d’équipières et goûté à l’ivresse de l’autonomie, les trois expérimentés leur ayant foutu une paix royale , absorbés qu’ils étaient par un équipement peu évident et Jojo s’est comme d’hab débrouillé comme un chef. Toutes et tous ,nous nous délectons du magnifique spectacle naturel que nous offre le Chassezac, aux abords du gour de la Padelle, en guise d’apothéose…Aventure à suivre ?