Le mousqueton Bleu

Cela fait maintenant quelques années que je n’ai plus pratiqué de spéléologie verticale,  c’est-à-dire celle, ou sans corde, tu ne peux pas descendre et remonter.  Mais cette chaude journée d’été indien accompagné de l’aven du Camelié me servira de chausse-pied pour cette reprise. 

Rendez-vous est pris à 10h, au bord de ce beau champ de lavande.  Sitôt arrivés, nous nous équipons tous de la tête aux pieds,  ou plutôt devrais-je dire, de la tête aux épaules,  car dans l’équipement général deux casques manquent à l’appel.  C’est donc dans une immense galanterie que la section féminine de cet après-midi ne sera pas équipée de cet EPI si ravissant.

 

Traversant d’un pas enjoué ce champ de lavande, qui constituent les 150 m de la marche d’approche de l’aven du Camelié.  Il est fort dommage que nous ayons pu nous garer plus proche, afin de réduire la distance voiture/aven et de permettre à Serge.A de nous accompagner aujourd’hui. 

 

Effectivement les réflexes reviennent vite, mis à part mes tentatives de nœud de fusion,  qui reste pour l’instant, à mon regard, un espèce de  nœud de Mickey avec un chromosome en plus.  Mais bon, c’est pas très grave, Alex  fais le nœud, le défait et refait, le re-défait, le re-refait…  non il y a pas à dire, le nœud de fusion c’est super pratique…

 

 

 

On quitte le chaud et humide de la surface, pour trouver le frais climatisé du dessous à travers les premières salles traversées.

Lors de la première étroiture, Thibault réclame du poppers.  Apparemment il confond vaseline et poppers.  C’est un simple constat !!!

Une magnifique salle cylindrique avec en son bord inférieur un petit trou donnant rapidement sur un puits de 20 m équipé en plafond.  Il y a certes comme un tout petit goût de CO2,  mais bon vraiment trois fois rien, ça fait partie du paysage.

 

 

 

Alex continue l’équipement en prenant bien soin de faciliter le retour des équipiers à base de moulte main-courante et de mousquetons suspendus.

 

Arrivés dans un grand volume, Alex et Thibault partent dans une petite étroiture, à la recherche d’un actif signalé sur la topo,  Charlotte et Leila se posent en contemplation,  et moi je pars dans des grandes galeries à la Saint-Marcel…

 

 

 

Lorsque une énorme salle s’ouvre à ma droite, je ne résiste pas au plaisir de faire un ou deux toboggans sur ces grandes pentes d’argile. en savourant jusqu’au bout de mes ongles ma reprise de la spéléo avec du matos. Mais  au bout de la deuxième remontée, je constate un essoufflement certain, il y a toujours du CO2, mais ce n’est pas dramatique. Je continue mon exploration de manière très lente afin de récupérer et d’attendre mes coéquipiers. Ces derniers me rejoignent, en validant la présence de gaz. On décide de se poser en haut de cette butte d’argile pour la pause casse-croûte.

 

 

 

Au bout de 30 minutes de pause,  les estomacs sont pleins, mais l’essoufflement perdure.  Charlotte nous signalant un mal de tête persistant, nous décidons de mettre fin à l’explo et d’entamer la remonter.

 

 Une marche lente nous ramène en même pas 10 minutes au pied du puits de 20 mètres.  Alex par en haut pour assurer la sortie en tête de puits et c’est Thibault et Leila qui enchaînent la remontée. L’éclairage de Leïla fort de ses 2 watts nous rappelle toujours la qualité des équipements chinois 😉

 

Charlotte n’ayant pas trop récupéré sur son mal de tête, nous mettons en place un système de traction afin de lui faciliter la remontée par en haut, et moi je l’aiderais si besoin du bas.

Effectivement, un balancier aurait été beaucoup plus efficace, mais je vous laisse me répondre dans les commentaires :  comment faire un balancier dans un puits de 20 m avec une corde de 20 m, vous avez 2h…. 

 

 

Et c’est là que Charlotte et moi nous vîmes descendre le long de ce puits, un magnifique mousqueton bleu, accompagné de deux petits nœuds signifiant “traction”.  Moi qui voulais reprendre la spéléo à base de corde et de poulie bloqueur, dérivation ,Mickey, tête de puits c’est vraiment cool !!! 

 

La première partie du puits, jusqu’au fractio fut monté en 3 minutes, 30 % sur l’énergie de Charlotte et 70 % sur celle d’Alex tractionnant comme un âne dans l’étroiture en amont du puits.

Le temps que Charlotte passe le fractio, Alex réquisitionne Leila et Thibault pour la suite de la montée. De mon côté je déséquipe, tout en baptisant mon nouveau baudrier de torse. Trop bon !

 

Je double Alex et Thibault et rejoint Charlotte et Leïla dans la salle ronde afin de continuer le chemin vers la sortie.

 

Là il n’y a plus de CO2 mais uniquement de la fatigue. Le même processus  pour la remontée est mis en place, sauf que là le mousqueton bleu descend,  toujours accompagné de ses deux petits nœuds,  mais cette fois-ci il est relié à une corde largement capable de faire l’aller-retour. Trop bon !!  Je saute du plus haut des cailloux afin de fournir le maximum d’énergie à la remontée de Charlotte qui se retrouve en même pas 3 minutes en haut. Alex à moins souffert en tant que régulateur qu’en tant que tractionneur 😉

 

Je rejoins tout le monde tout en continuant de souffler comme un chacal. Finalement il n’y a pas que le CO2 qui compte, il y a peut-être aussi la condition physique.

 

Nous faisons tous surface à côté des voitures à 16h30. TPST 6h00

 

L’orage gronde et je mange des bichocos tout en sortant de mon kit cette bouteille de soda stream à peine utilisée… avant de repartir vers le sud, et laisser mes amis à combi rouges jusqu’à samedi prochain…

 

Ludwig.

 

One thought on “Le mousqueton Bleu

  1. Ludwig de retour sous terre et moi j’y suis plus snifffff.
    J’ai souvenir d’une balade avec Alex dans le réseau des montagnes russes avec un oxymètre qui gueulait sans arrêt car il y avait plus que 16,6 % d’oxygène (je dois avoir une photo qui traine de ça) donc je vois que ça n’a pas changé.
    Si j’ai bien compris vous n’êtes pas allé jusqu’à l’atelier poterie où il y a pleins de petites sculptures en argile c’est dommage.
    Sinon pour le réseau casse genoux qui permet d’atteindre une rivière je n’y ai jamais mis les pieds donc je ne connais pas.

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